COVID-19 : le moral des Français à l’heure du déconfinement
Une situation inédite. Suite aux grèves de fin d’année 2019, la France est à nouveau à l’arrêt dès mi-mars 2020 pour cause de pandémie de coronavirus. Afin de contenir la propagation du virus, les Français ont été invités à travailler depuis leur domicile. Grande première pour bon nombre d’entre eux ! Les entreprises et les Services RH en première ligne ont dû faire montre d’une agilité sans pareille pour réinventer l’organisation du travail et mettre en place sans délai de nouveaux processus. 67 % des actifs* se déclaraient optimistes quant à leur situation professionnelle en début d’année 2020. Quelques mois plus tard, cette statistique s’est considérablement dégradée à mesure que les Français ont été invités à prolonger le travail à distance. Explications.
*source : michaelpage.fr
Déconfinement : la fin d’une ère
Les Français attendaient cette date avec impatience : le 11 mai 2020. Lorsque la fin du confinement a été annoncée, c’est la France entière qui a repris son souffle. Bien que progressif, le déconfinement a mis fin à de nombreuses contraintes : attestations nécessaires pour aller faire ses courses, promenades et séances de sport chronométrées, séparation physique avec ses proches…
La vie sociale a repris progressivement son cours, accompagnée de nouvelles habitudes et obligations : respecter les gestes barrières, porter un masque dans de nombreux lieux publics, etc. Du côté des entreprises, l’objectif n°1 des RH a été de protéger la santé physique des collaborateurs, qu’en est-il de leur santé mentale ? Retourneront-ils sur le lieu de travail dans le même état d’esprit avec lequel ils l’ont quitté quelques mois auparavant ? Quels impacts ont eu le confinement sur leur moral et leur avenir professionnel ?
COVID-19 : des conséquences inégales sur les travailleurs français
Dans l’attente que leurs entreprises adaptent leurs locaux au nouveau protocole de déconfinement communiqué par l’Etat, certains salariés sont invités à poursuivre le travail à distance. Cette décision n’a pas toujours été accueillie de manière favorable, contribuant pour certains à renforcer un sentiment d’isolation sociale.
Une étude* a dévoilé l’impact du confinement sur ces millions de Français : les sondés ont déclaré être moins optimistes, peinant à envisager une projection professionnelle à 5 ans (-9 points) *. Il a été observé une baisse de confiance plus importante chez les hommes : -9 points en 2 mois.
Si les femmes restent plus positives (notons tout de même –7 points), des disparités s’établissent suivant le secteur d’activité et le statut des actifs sondés. Malgré le renforcement du dispositif de l’activité partielle, la catégorie des employés représente tout de même la plus pessimiste des actifs devant les ouvriers, pourtant systématiquement touchés de plein fouet à chaque crise économique.
*source : hr-voice.com
Travail : 3 nouvelles tendances pour demain
Alors que les actifs peinent à imaginer un avenir professionnel radieux, de nouvelles tendances semblent tout de même se profiler au lendemain du déconfinement :
- Plus que jamais, le développement des compétences des salariés représente un enjeu clé visant la performance individuelle et globale de l’entreprise. Charge aux RH de développer un dispositif adapté aux besoins de chacun durant son parcours collaborateur au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, seuls 54 %* des actifs sondés jugent efficace l’accompagnement proposé par leur organisation.
- 40 % des salariés ressentent une incapacité à conseiller un jeune adulte dans son orientation professionnel, 56 % d’entre eux jugeant négativement les conseils reçus dans le cadre de leur parcours scolaire. L’après-crise voit naître une volonté de renforcer les liens entre les futurs actifs et le monde professionnel afin de créer une passerelle cohérente.
- Un nouveau mot s’est ajouté au dictionnaire des entreprises : le management de transition. Ce dernier consiste à confier temporairement la gestion d’une équipe ou d’une entreprise à un dirigeant externe, le temps pour l’entreprise y ayant recours de se transformer. Alors que 55 % des actifs n’en avaient jamais entendu parler auparavant, la fonction RH a fait partie des équipes concernées par ce nouveau management pendant la crise de COVID-19.
*source : hr-voice.com
Conclusion : Une vigilance accrue nécessaire
Annoncé pour une durée initiale de 5 semaines, le télétravail à temps plein a été perçu à ses débuts comme une « pause » dans le quotidien des salariés français, réputés pour suivre un rythme effréné toute l’année*¹. À mesure que la période de télétravail a joué les prolongations, une baisse de moral a été observée (fatigue intense, heures supplémentaires répétées, difficulté à conserver un équilibre entre travail et vie personnelle…), ayant conduit quelques actifs à réviser leurs priorités et leurs ambitions professionnelles. En effet, le nombre de salariés ayant intensifié leurs recherches d’emploi pendant la période de confinement s’élève à 86 % *².
Un retour sécurisé des collaborateurs sur leur lieu de travail ne signifie plus seulement s’assurer de l’application des mesures de sécurité. Il s’agira également de rebooster leur moral, parfois mis à mal, et leur garantir un parcours professionnel évolutif afin de les fidéliser. Alerte aux DRH : il devient crucial de développer une politique RH « employee centric » *³, à commencer par l’accompagnement au développement des compétences des salariés afin de faire renaître leur foi en l’avenir.
Sources :
*¹ newsroom.malakoffhumanis.com
*³politique encourageant les salariés à innover, partager leurs idées, mener des projets inspirants